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Le commerce équitable

D'autres échanges pour un autre monde

La libéralisation du commerce mondial au cours des deux dernières décennies a accru les inégalités entre le "Nord" et le "Sud". L’écart entre les 20% les plus pauvres et les 20% les plus riches a été multiplié par trois ces trente dernières années. Inégalité et insécurité sont les maîtres « maux » de la mondialisation économique actuelle, causés par l'instabilité des marchés internationaux pénalisant les économies les plus fragiles, et la domination de la plupart des filières par des multinationales du Nord (quatre sociétés contrôlent 40% du commerce du riz, sept sociétés contrôlent 85% du commerce du cacao). Cette situation de dépendance des pays du Sud vis-à-vis des grandes entreprises et des économies développées a, sous couvert de libre échange, contribué à la perte de l’autonomie économique et alimentaire dans ces régions, ainsi qu’à la destruction de territoires qui perdent leur vocation première de lieux de vie pour devenir de simples annexes d’un système mondial de production. La part des 48 pays les plus pauvres dans le commerce international est de 0,3%. Un être humain sur deux vit aujourd’hui avec moins de 2 US par jour. 1,4 Milliard de personnes ne disposent pas d’eau potable. La pauvreté ne connaît pas de frontière et augmente, au Nord (il y a plus de 60 millions de pauvres aux États-unis, et 50 millions en Europe) comme au Sud (20 pays d’Afrique sont plus pauvres aujourd’hui qu’en 1990). Chaque année, 25 millions de personnes de plus tombent sous le seuil de pauvreté. Il ne faudrait pourtant, d’après le PNUD, que 80 milliards de dollars par an pendant 10 ans (ce qui représente 9% des dépenses militaires mondiales annuelles) pour garantir l’éducation, l’alimentation et l’eau potable à tous. Face à ce constat, des initiatives, au Nord comme au Sud agissent pour un véritable développement durable en replaçant les droits économiques, sociaux, environnementaux et culturels au coeur des échanges. Le commerce équitable s'inscrit dans cette démarche.

Définition du commerce équitable

Les trois dimensions du commerce équitable

" Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète.

Les organisations du commerce équitable (soutenues par les consommateurs) s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel."

La définition de référence la plus communément acceptée est internationale et a été élaborée en 2001 au sein de FINE, groupe de travail regroupant les quatre structures internationales de commerce équitable (FLO, IFAT, NEWS, EFTA).
L’originalité du commerce équitable consiste donc dans la complémentarité et l’indissociabilité des dimensions qu’il recouvre :
Une dimension socio-économique : des échanges commerciaux équitables et l’accompagnement des producteurs.
Une dimension éducative : participer au développement d’un regard critique sur le commerce et la consommation par l'information et la sensibilisation et l’éducation.
Une dimension politique avec un engagement fort pour plus de justice dans les règles du commerce international.

Les critères du commerce équitable

Des engagements impératifs et des critères de progrès sont adoptés par les membres de la Plate-forme Française pour le Commerce Équitable (PFCE), dont fait partie la Fédération Artisans du Monde.

Les engagements impératifs

  1. Dans une approche solidaire du commerce équitable, travailler d'abord avec les producteurs parmi les plus défavorisés.
  2. Refuser systématiquement une quelconque forme d'esclavage ou de travail forcé.
  3. Contractualiser entre les différents partenaires des garanties portant sur le prix et la qualité des produits.
  4. Le prix du produit permet une juste rémunération des acteurs économiques. Celle-ci prend en compte leurs besoins et ceux de leurs familles, notamment en termes de formation, de santé, de protection sociale
  5. Le versement d'un acompte, lorsque les organisations de producteurs n'ont pas le fonds de roulement nécessaire pour acheter la matière première, ou pour vivre tout simplement entre la commande et le règlement final
  6. Privilégier des relations commerciales durables avec les producteurs. Pour eux, c'est la durée qui assure l'avenir.
  7. Assurer la transparence dans le fonctionnement des différents partenaires, qui passe par une information réciproque à chaque étape sur les conditions de travail, les salaires, la durée des relations, les processus de production et de distribution, les prix, les marges...
  8. Accepter le contrôle sur le respect de ces principes, à chaque étape du processus.

Les critères de progrès

  1. Une organisation participative respectueuse de la liberté d'expression et de l'avis de chacun. Cela peut se traduire dans un groupe par une prise de décision démocratique, ou dans une entreprise, par la négociation entre patronat et syndicats...
  2. Le respect de chacun, sans discrimination aucune.
  3. L'élimination du travail des enfants en utilisant les moyens les plus adaptés dans l'intérêt de l'enfant. Le travail des enfants ne peut être toléré que dans une période transitoire, en vue d'une scolarisation ou d'une formation.
  4. La valorisation des potentiels locaux des producteurs : utilisation d'une matière première ou d'un savoir-faire local.
  5. Une production et une distribution favorisant une utilisation raisonnée des matières premières et des sources d'énergie, ainsi que leur renouvellement.
  6. Le circuit le plus court et le plus simple possible entre producteurs et consommateurs.
  7. L'encouragement des producteurs à l'autonomie, en privilégiant la diversification des débouchés, notamment sur le marché local. L'activité économique doit être rentable en elle-même, et donc parfaitement distincte d'autres formes de financements.
  8. Un engagement des acteurs envers leur environnement socio-économique. Par exemple, les bénéfices réalisés sont réinvestis dans l'entreprise et/ou dans des programmes de développement à caractère collectif, économique, écologique ou social, y compris la formation.
  9. Une information qui permette au consommateur d'effectuer un achat fondé et responsable.

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